Challenge AZ 2015 C comme Charron

Mercredi 3 Juin 2015
2 commentaires

Abel Aucler a vécu il y a bien longtemps. Il y a si longtemps d’ailleurs, que plus personne ne se souvient de lui. Abel vivait au temps du roi Louis XIV. Il est né vers 1652 à Valpuiseaux (91), son père se prénommait Pierre et sa mère, Gyslaine Malraud.
Le 26 avril 1676, alors qu’il est âgé de 24 ans, Abel épouse Etiennette Lejeune qui est âgée de seulement 16 ans.
Abel était artisan, il était charron plus précisément. Il vivait dans une longue maison blanche prolongée par son atelier. De la rue, on entendait le bruit de ses outils qui heurtaient le bois. Rien ne pouvait le déconcentrer. C’est qu’Abel avait de grandes missions, il fabriquait des charrettes, pour transporter, entre autres, les récoltes.
 
Son travail, il commence en dehors de son atelier, dans la forêt. En automne, Abel  sélectionne les arbres, les meilleurs. Du chêne, pour toutes les parties qui exigent de la solidité ; pour la jante et les rais, du chêne encore ou de l’acacia et enfin de l’orme, pour le moyeu. Les arbres seront abattus pendant l’hiver, après les dernières montées de sèves. Les troncs seront ensuite débités en planches, probablement par des scieurs de long puis stockés en attendant le séchage.

Dans les plus grandes planches, Abel fera les longerons, ils sont la base de toutes charrettes, destinés à porter des charges de plusieurs tonnes. Les extrémités seront arrondies à la plane, un outil tranchant à deux poignets, et formeront les brancards où viendra prendre place l’animal tracteur.

Ensuite, Abel commencera le travail le plus délicat. La fabrication des roues. Il travaillera d’abord le moyeu à la hachette et le finira au ciseau à bois et pour faire le trou de l’axe, il utilisera des tarières. Ensuite, il s’occupera des rais (rayons), qu’il ajustera à la plane. Puis restera à faire la jante, en plusieurs segments. Enfin, à l’aide d’un calibre, Abel mesure la circonférence de la roue. Il reportera la mesure sur le bandage de fer qui enserrera la roue.




 

Abel ne possédait pas de forges dans son atelier comme c’était souvent le cas. Pour finir le travail et cercler la roue, il doit donc se rendre chez le forgeron. C’est la partie la plus délicate, il faut être rapide pour ne pas bruler la roue et précis pour qu’elle soit bien solide.

On chauffe le bandage, de deux centimètres d’épaisseur, sur un bucher. Dès que le métal est suffisamment rouge Abel et son ami forgeron le saisissent à l’aide de tenailles et l’approchent, avec précaution, de la jante de bois, ensuite, avec des marteaux, on le met en place avec précision.

Aussitôt, la roue est plongée dans l’eau. Le bandage rétrécie et consolide la roue en l’enserrant.

Et voilà du bon travail de fait ! Il faut dire qu’Abel connait son métier. Il l’a acquis après plusieurs années de compagnonnage et de pratique.



 

Il y a bien longtemps qu’Abel ne fabrique plus de roues. Il est décédé le 16 février 1733. On ne sait plus aujourd’hui, à Valpuiseaux, que le charron était l’un des artisans les plus importants du village et désormais, en passant dans les rues, on n’entend plus le chuintement de l’eau lorsqu’on plonge la roue cerclée de fer rouge…

 

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Commentaires :

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  • Marie Got dit :
    03/6/2015 à 23h 07min

    Tous les villages en avaient au moins un, et rares sont les généalogies sans un charron ... C'est bien d'avoir penser à mettre ce métier dans le challenge. Marie

  • cedeca dit :
    03/6/2015 à 23h 03min

    Très intéressant et agréable à lire Merci




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